Trois poèmes de Patrice Maltaverne
Cette route tourne d’elle-même
Et les arbres de chaque côté
Nous piègent
Sans être brûlés par l’infini
Nous ne dépassons jamais le premier cercle de l’enfer
Atteints de la verdeur la plus sombre
Nous culbutons de fossés en plateaux
Il n’est pas possible de savoir de quoi
Se décomposera notre futur
Nos visions accidentelles
Sont affligées d’arides contours
Là où les visages préparent à eux seuls
Un autre monde comme départ
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L’infini paysage n’est pas celui
Que je dérobe au vide
D’un regard de rapace amputé
Il vit presque mieux
Sur les tombereaux de feuilles mortes
Les épaisseurs de terres
Prises d’un creux en leur milieu
Pour mieux défigurer l’espace
Les fleurs fruits et champignons
Recueillis dans l’abondance de l’ombre
Dont seule une tapisserie d’orfèvre fixe
La richesse variable d’une zone l’autre
Sans quoi l’homme deviendrait
Plus bavard dans la solitude
Bien plus bavard pour ôter
De la beauté secrète
Aux dernières lueurs
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A force de rester au bord
Du plus beau paysage du monde
Un vol en parachute
Débouche sur presque rien
Dans ce vide
N’y a-t-il pas soudain de handicap
La tête à l’envers
Ou le monde à l’endroit ?
Dans tout ce gris
Ne reste-t-il plus
Que l’énigme reliant à la mort
Directe par un fil ?
Pas la mort qui élève
Celle qui enfonce
Dans un paysage sans mensonges
Même plus identifiable
Par ses usines
Et les zones carrelées de grands champs guimauve
Patrice Maltaverne
http://traction-brabant.blogspot.fr/